Vigny

Vigny

Saint Léger-lès-Paray et Vigny

 

 

Deux paroisses rattachées à la Grande Paroisse du Sacré Cœur en Val d’Or. Sur le plan administratif: Saint-Léger, municipalité indépendante dans l’intercommunalité de Paray. Vigny, par contre, fait partie de la commune de Digoin – rattachement en 1965.

 

Saint-Léger-lès-Paray compte de nombreux villages et hameaux. Brossons rapidement un état de certains lieuxdits à commencer par le Vieux Château. Dans une lettre datée de 1386, Robert de l’Espinace, Seigneur de Saint-Léger, confesse tenir de Bernard d’Armagnac, comte du Charollais, la Maison forte de Santo Lesdegaris

 

Maison forte Saint Léger

Vieux château à Vigny

 

 

-ancien nom de Saint-Léger… laissant supposer l’attribution à ses habitants du nom : les « Lesdegariens ».

N.B. : au cours du temps, Saint-Léger a connu différentes nominations : Sainte Lesdegaris en 1372, Saint Léger en Charollais – Saint Léger lès Paray. Sous la Révolution, Saint Léger devient Bon Léger (le nom de Saint étant interdit !).

 

Avant la Révolution

Le lieudit La Cure était le bourg de Saint Léger doté d’une église et d’un cimetière. Les premiers registres paroissiaux conservés datent de 1643.

Par les archives départementales de Saône-et-Loire, nous avons une « photographie » de l’église et de son Curé.

Voici le compte-rendu d’une visite pastorale de la paroisse en 1689 :

 

Eglise de Vigny

 

L’Eglise « Si cette église était lambrissée, elle serait fort propre. Le chœur et le sanctuaire sont voûtés et fort beaux… Il y a quatre autels tous fort propres et ornés ; un petit tabernacle ancien et peint mais bien propre… peu de chasubles et d’habits sacerdotaux… Il y a peu de nappes d’autel et les vases sacrés sont sans valeur. Toute cette propreté est par les soins du Sieur Curé : celui-ci a décoré l’église de « papiers peints » qu’il a dessinés lui-même pour « mieux expliquer les mystères » à ses paroissiens…

A cette époque, le Curé de cette église paroissiale est Jean Joseph Delapanderie, né en 1626 à Paray. Il est curé à Saint-Léger depuis 1661. Lors de cette visite pastorale, il est reproché à ce curé d’un certain âge de n’être pas assez soigné et de ne porter la soutane que rarement ! Par contre, on reconnaît qu’il a « de l’esprit » qu’il est « d’une bonne conduite » et « capable de faire du bien ».

Le Curé, tout comme ses paroissiens sont loin de vivre dans l’opulence. Le Curé n’est assuré que de 30 sous de pension versée par Monseigneur l’Abbé de Cluny à la paroisse, la portion congrue.

En 1703, une visite de l’archiprêtre de Charolles confirme que le curé Delapanderie est toujours en exercice : « fort âgé, incommodé des jambes depuis longtemps, il dit la messe et instruit son peuple de prédications et de catéchisme. Ce sont ses voisins qui visitent ses malades car il ne peut plus marcher et il vit dans une très grande pauvreté ».

En 1757, il est question de réaliser des travaux dans l’église et le presbytère ; d’autres seront prévus pour 1780… On est loin de penser qu’une tourmente révolutionnaire va s’abattre sur le pays.

 

La Révolution

– l’église de Saint Léger est pillée en 1789, ensuite

– l’église et la Cure sont acquises par la République comme Biens Nationaux et vendues en 1796.

– En 1831, sur ordre du Préfet, une petite partie de Saint Léger est attribuée à la paroise de Volesvres et la partie à droite de l’Oudrache est rattachée à Vigny.

La dernière inhumation a lieu en 1835.

L’église est détruite en 1848. Il ne reste donc plus ni église, ni cimetière. Des pierres tombales probablement « empruntées » au cimetière ont été utilisées pour construire des aqueducs ! En effet, suite à de fortes pluies, l’Oudrache renforcée par les ruisseaux voisins connaît de fortes crues. Sous la violence des eaux, un aqueduc est emporté ! Surprise ! Des pierres tombales ont été utilisées pour sa construction !

– Que reste-t-il aujourd’hui de l’église ?

– Des vestiges dans une maison d’habitation,

– L’ancienne croix du cimetière avec la date 1789,

– Un écusson avec une inscription latine en lettres gothiques :

«Jésus Sauveur des Hommes – Ave Maria – Salut Marie»

– Une cloche « rescapée » réinstallée en 1812 dans le clocher de l’église de Vigny…

– Mais c’est une autre histoire : celle de l’abbé Nectoux de Champ Jacob.

Il nous faut parler d’une figure marquante indissociable de l’histoire de l’église de Vigny

 

Eglise Vigny

 

L’Abbé Nectoux de Champ Jacob

Il est né à Autun en 1761, ordonné prêtre en 1786 puis nommé curé de Sainte Radegonde en 1789, les parents possédaient une petite seigneurie à Vigny, d’où le titre de Nectoux de Champ Jacob. En ces temps troublés, la Terreur se développe. L’Abbé Nectoux refuse de se soumettre et de prêter serment. Pour exercer son ministère publiquement, il se fait marchand forain sous le nom de Claude Jacob.

– Persécuté, arrêté par les gendarmes de Digoin, il est conduit à Mâcon puis à Rochefort : tristement célèbre par ses pontons. Ce sont des prisons flottantes constituées par de vieux bateaux dans lesquels les révolutionnaires entassaient les prisonniers politiques et les prêtres réfractaires avant de les envoyer dans l’enfer de la Guyane.

– Embarquement le 1er avril 1798 pour la Guyane

– Début de l’année 1800, Bonaparte, Premier Consul, fait envoyer là-bas une frégate pour rapatrier les victimes de la tyrannie. Débarqué le 27 février 1801 en Bretagne, l’abbé se rend à pied à Vigny où il arrive le 25 mai, ayant fait le vœu de se consacrer à la reconstruction de ce qui a été profané et détruit, s’il revenait de captivité ; dès 1811, l’abbé entreprend la reconstruction de l’église en partie démolie et le rétablissement de la paroisse.

Sur le tympan de l’église, nous pouvons lire :

– « Cette maison de Dieu a été rendue au Christ par le prêtre Nectoux. Elle a été agrandie alors que régnait le Pontife Pie IX (1846-1878), elle a été décorée sous Léon XIII (1878-1904).

Sur la petite cloche de Saint Léger, placée au clocher de Vigny le 20 mai 1812, nous pouvons lire « je dois mon existence à Monsieur Claude Nectoux de Champ Jacob, prêtre, curé de Vigny »

– « Je chante les naissances, j’appelle les vivants. Je pleure les morts. ».

Sur la grosse cloche qui est plus récente :

– « Le soir, matin et à midi je raconterai et j’annoncerai la parole de Dieu et il exaucera ma voix – l’an 1875 – Je dois mon existence à M. Adolphe Vial d’Alais, Curé archiprêtre de Paray-le-Monial et aux habitants de Vigny et de Saint Léger lès Paray ».

 

Vitraux Vigny

 

Ce qui explique la présence, sur les vitraux du chœur de Saint Martin patron de la paroisse de Vigny et de Saint Léger, évêque d’Autun, patron de la commune.

L’Abbé Nectoux est mort à l’âge de 87 ans en 1848…

Il laisse ses biens à la paroisse et une rente annuelle de 300 frs au profit des prêtres successifs. Les sculptures des colonnes de la nef représentent des fleurs de lys, en rappel de la décoration reçue en récompense de Louis XVIII en 1814.

 

Vestiges de l’église de Saint Léger

 

Comment allait-on à l’époque de Lafin au Vieux Saint Léger ?

Traverser la belle rivière de l’Oudrache sur une planche cavalière ou à gué… appartenait au passé… un pont était vivement souhaité… mais était-ce vraiment « d’intérêt général » ! Problèmes de financement ! Après des tentatives infructeuses, une occasion inespérée se présente :

Le pont métallique de Galuzot doit être déposé et vendu à un récupérateur donc promis à la découpe. Il faut « réagir vite ».

Tout d’abord trouver un accord avec le récupérateur… qui accepte de céder le pont. La taille et le poids du pont exigent un transport exceptionnel d’où demande d’autorisation – réalisation de gros travaux de voirie pour accéder à la rivière.

 

 

Le temps passe, voici 1976

La solidarité se développe, tout le monde met « la main à la pâte » : travail, volonté, bon sens, débrouillardise même; tous ces ingrédients permettent la réalisation du Pont du Bation en service dépuis 1978.

Lieu dit LAFIN

Après la première guerre mondiale c’est là que fut construit le monument aux morts.

Pourquoi ce choix ?… c’était le centre géographique de Saint Léger avec le café du Moulin aujourd’hui disparu et un moulin qui tournait encore au XXème siècle.

 

Ce moulin est actuellement en restauration !

 

 

 

Saint Léger lès Paray

Bref aperçu

Aujourd’hui 700 habitants.

En 1975 : 250 habitants : plus d’église. Pas de mairie ni de bâtiments communaux.

Les élus de cette époque vont donner une «impulsion» à Saint Léger avec le lotissement des Mûriers. La construction d’une salle polyvalente et des installations sportives.

Commune à vocation agricole qui se spécialise aujourd’hui dans l’élevage bovin : une dizaine d’exploitations. Certaines se diversifient : Un élevage de volailles et un élevage caprin. Des prairies dont certaines parcelles sont ensemencées en céréales.

Une dizaine d’entreprises artisanales.

Ville accueillante qui n’oublie pas son passé et qui veut conserver et transmettre la mémoire du patrimoine pour les jeunes générations.

l Création du GRETT en 1984. Siège social aux Mûriers. Groupe de Recherche, d’Etude et de Transmission des Traditions du Charolais Brionnais.

l Ateliers variés : pour apprendre à travailler l’osier, la paille, le noisetier, la laine, sans oublier les airs traditionnels que l’on peut apprendre à jouer, tout comme savoir danser les bourrées…

l Commores Horizon, création 14 février 2005. Pour aider un village de la Grande Commore à se développer.

l Un café restaurant agrémenté d’un espace multisport. Nous avons essayé de raviver les « mémoires » en évoquant une période passée avec l’aide de Monsieur et Madame Desserprit qui nous ont aimablement communiqué de nombreux documents.

 

Pierre et Marie-Thérèse Bouhier