Les lustres

Les lustres

Il fallait à la basilique, après sa rénovation intérieure de 2005, un nouvel éclairage rehaussant sa luminosité retrouvée. Des luminaires aériens, en feuille de laiton découpée, tels des « lustres sculptures » prirent place dans l’édifice. Ils dispensent, selon l’artiste, une lumière « douce et graphique ». Jean-Charles Detallante, designer, nous parle de ses créations :

Dialogue
Les éclairages traditionnels sont ici relayés par des lustres sculptures qui d’une part, autorisent un éclairage spirituel, constituant une aide à la réflexion et à la prière et, d’autre part, ouvrent, 750 ans après, un dialogue avec la culture romane.

Perspectives
Pour conserver intacte la perspective de la nef, l’éclairage est intégré dans les travées latérales et valorise la succession des voûtes. Les six arches de la nef, les deux arches du chœur et les quatre des transepts reçoivent un lustre qui souligne la structure du bâtiment sans en écraser les reliefs.
Au centre de la croisée, le grand lustre semblable aux douze autres mais plus ample et plus lumineux, semble voler vers l’espace vertigineux qui le domine. (…)

Inspiration romane
Les lustres semblent tous identiques mais, en fait, ils sont tous différents.
De prime abord, on ne distingue que le faisceau jaillissant de feuilles lumineuses et le doux flamboiement doré de la couronne, puis les motifs inspirés des thèmes de l’art roman, les végétaux, le bestiaire fabuleux et les animaux symboliques. On peut voir l’acanthe, la vigne, l’orge et les fruits exotiques, et pour les animaux fabuleux, des chimères (animaux composites), l’hydre, l’oie tricéphale, la sirène, le centaure inversé, les poissons, le sanglier ailé, etc…
Cette iconographie fournit un contrepoint contemporain aux sculptures des chapiteaux de la basilique. Les chapelles sont éclairées par des lanternes de bronze et de verre. Le motif est végétal et notamment le roseau et la fleur. Les volumes et les formes des lanternes sont homogènes mais les découpes des feuilles et les patines sont différentes, symbolisant la diversité de la nature. L’éclairement est vertical. Vers la voûte, l’intensité est généreuse, créant un jour indirect. Vers le sol, une tache lumineuse sur le dallage trace une continuité du sol au sommet de la voûte ; l’axe ascendant de la lumière est symbolique de l’élévation spirituelle.

 

* Source : texte cité dans « Paray le Monial une basilique à découvrir » Marie-Thérèse Engel La Taillanderie Avril 2006