Méditation pour la troisième vendredi de l’Avent
En cette troisième semaine de l’avent, le message est clair :
« Gaudete, réjouissez-vous ! » : en ce temps qui nous prépare à la venue du Seigneur, nous sommes fortement invités à être contents de la vie, à être contents de Dieu !
Oui, bien sûr, mais en ces jours d’une pandémie qui n’en finit pas, c’est loin d’être évident … Nos prières ne semblent pas exaucées ! Les fameux vaccins sur le point d’arriver seront-ils satisfaisants ? Nous voulons la vraie guérison , la vraie vie!
Une question me revient alors brutalement : est-ce que je suis, est-ce que nous sommes disposés à laisser Dieu agir, et nous donner vie et guérison ? Notre connexion à Lui est-elle ajustée ? Notre foi rejoint-elle le Coeur si aimant de notre Dieu pour lui permettre d’agir?
Je me permets de prendre un peu de hauteur :
la question est de savoir selon quelle logique se vit le combat que mène notre société contre la pandémie présente, et au fond contre tant de dysfonctionnements actuels. Tout paraît conduit selon nos savoirs humains et sans aucune référence à Celui qui est notre Créateur, notre rédempteur et Seigneur. Hors de Lui, il y a que les pensées humaines : surtout la logique du système qui a mis debout des villes gigantesques et démesurées ; poussé à une surconsommation des ressources de la planète et à d’immenses gaspillages ; conduit à de grands déséquilibres entre les pays et les continents et au sein même de nos sociétés. En fait, survient un embrouillement : il y a ceux qui veulent retrouver ce qui est abîmé pour continuer aveuglément dans les excès -avec des conflits et des concurrences qui vont encore s’accentuer ; et ceux qui veulent essayer de sauver malgré tout notre planète menacée, si c’est encore possible ! Sur une éventuelle action de Dieu, silence assourdissant : soit on ignore son existence, soit on pense qu’il ne fait rien et ne peut rien faire ! Il n’y a que le Pape qui en parle : voir « laudato si ! » et « Fratelli tutti », mais qui l’écoute pour de bon ?
Le malentendu vient de ce qu’on ne sait plus comment l’action de Dieu peut se connecter avec notre agir humain ! Il semblerait, pour le dire en bref et en langage chrétien, qu’il y faudrait une connexion de Coeur à cœurs : le Sien et les nôtres ! Le sien, infiniment généreux et intelligent ; les nôtres qui doivent être ouverts, disponibles et pacifiés…
Voilà qui demande quelques explications !
Regardez les miracles comme les guérisons de Lourdes, bien reconnues scientifiquement. Cette personne dont la médecine désespère se trouve soudain visitée, touchée en son coeur profond -sans doute par le Coeur aimant du Seigneur – et voici que d’un seul coup, toutes sortes de mécanismes de compensation et de récupération, psychiques puis somatiques, se mettent en route. Ils sont généralement inconnus de notre science, mais enfouis dans la complexité infinie de la personne. Et la restauration de la santé se réalise à toute vitesse : un des signes étonnants est que le malade qui ne mangeait quasiment plus est saisie d’une incroyable fringale ! Et bientôt le voici debout, en pleine forme …
Cet exemple est très concret… Rappelons-nous ce que disait l’inventeur des vaccins, Louis Pasteur : « Un peu de science éloigne de Dieu ; beaucoup de science y ramène ». La sagesse amoureuse de notre Dieu peut inspirer les savants, guider les soignants, soutenir le corps médical et les malades. Bien des secrets de la nature et des ressources de l’être vivant nous restent inconnus ! Dieu ne demande qu’à nous inspirer, à agir, à nous aider : tous et chacun, y compris les politiques ! Si nous sommes ouverts et priants ! « Là où le mal abonde, la grâce va surabonder » nous dit l’apôtre Paul. Nos mal-être, nos colères, nos découragements et nos aveuglements vont se transformer en sentiments et actions lucides et fécondes, pourvu que nous connections nos cœurs au Coeur de notre grand et cher Seigneur. Alors, nous serons contents de Dieu et contents de la Vie qu’il veut nous donner en abondance !
« Je suis venu, dit Jésus, pour qu’on ait la Vie et qu’on l’ait surabondante. » Jean 10,10.
Père Guy Lepoutre