Méditation pour le troisième dimanche de l’Avent

Méditation pour le troisième dimanche de l’Avent

Quelques jours avant l’entrée dans la 3e semaine de l’Avent, nous avons appris les nouvelles mesures sani- taires qui ont douchées bien des espoirs d’allègement. Or cette 3e semaine s’ouvre avec le dimanche dit de « Gaudete », c’est-à-dire de la joie… Comment ne pas faire plus contradictoire ! En fait, nous pouvons re- prendre à notre compte une expression favorite du Pape François qu’il utilise régulièrement : « ne nous lais- sons pas voler… » Oui, ne nous laissons pas voler la joie annoncée, cette joie promise, et justement alors- même que nous traversons des temps profondément désolants.

Pour cela rendons nous encore plus attentifs sur le terrain où s’enracine et fructifie cette joie. Le prophète Isaïe nous la situe très bien : « je tressaille de joie… car il m’a vêtue des vêtements du salut » (Isaïe 61, 10). Or que ce sont ces vêtements du salut ? : c’est l’Esprit même du Seigneur qui me recouvre. « L’Esprit du Seigneur est sur moi » comme un vêtement en vue d’une mission (Isaïe 61, 1). Bref une tenue de travail.

Autrement dit, pour celui qui écoute et accueille pleinement cette parole dans l’aujourd’hui de son existence, c’est le signal clair et sans ambiguïté qu’il vient d’être embauché par le Seigneur pour un vrai travail à durée indéterminée, car se renouvelant d’année en année et prenant effet immédiatement, sans délai… Comme dans toute expérience professionnelle d’embauche, il y a là une joie irrépressible qui monte en nous et que nous avons bonheur à communiquer autour de nous !

Eh bien dans les temps justement plus que moroses que nous traversons, où bon nombre de nos activités économiques, culturelles et autres sont malmenées jusqu’au point d’être pour certains totalement arrêtés, alors même que cela nous pousse à toutes sortes d’inquiétudes, d’exaspérations, d’angoisses, de déses- poirs tout à fait compréhensibles, n’oublions pas, ne négligeons pas, ne passons justement pas à côté de ce travail pour lequel le Seigneur nous embauche dès à présent. Quand Jésus lira lui-même cette Parole dans la synagogue, il attirera l’attention sur le fait de sa réalisation dans l’aujourd’hui de son existence parmi les siens (cf. Luc 4, 21)… A nous de prendre vraiment au sérieux cette révélation pour nous, maintenant, dans l’au- jourd’hui de nos existences. Ne remettons pas à demain cette douce tâche !

Nous retrouvons là ce que découvrions déjà dès la toute première semaine de notre Avent et que nous écri- vions ainsi : « La première Bonne Nouvelle que nous révèle le Seigneur alors que nous redémarrons une nouvelle année liturgique et que nous nous remettons en disposition pour accueillir sa venue parmi nous, c’est donc que le premier lieu de sa venue dans ce monde, dans notre monde, c’est nous-mêmes, c’est en nous-mêmes ! Mais une présence non pas pour nous-mêmes mais pour autrui, pour le peuple, pour le monde… » http://paroisse-paray.fr/meditation-pour-le-premier-mercredi-de-lavent/

Ce rappel résonne comme une répétition pour que nous entendions vraiment ce qui nous est dit, que nous le prenions au sérieux et que nous nous mettions vraiment à y croire, c’est à dire que nous le mettions vrai- ment en pratique ! Notre Temps d’Eglise est bien le temps de l’hôpital de campagne au milieu d’un champ de bataille… Un temps d’urgence. Un Temps pour un vrai travail de soin, un travail relationnel qu’aucun confi- nement ne peut, ni ne pourra, freiner ni même arrêter : Cela passe avec ou sans masque ; cela se fait en « présentiel » ou en « distanciel » : peu importe, toutes les situations sont bonnes pour accomplir ce travail !

Sans même avoir besoin d’être particulièrement imaginatif ou créatif, il suffit que nous plongions tout cela dans un grand bain de prière sans relâche, en toutes circonstances (comme le souligne Paul, entendu aussi ce 3e dimanche d’Avent en 1Th 5, 16). Or qu’est-ce que cette prière permanente ? Si ce n’est l’offrande de nous-même que nous pouvons remettre, chaque jour, comme dans un creuset, dans le Cœur même de Jé- sus et qui irrigue l’Eglise entière. Ce que la Prière Eucharistique ne cesse de nous rappeler en disant «que l’Esprit Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta Gloire». Livrons-nous à l’Esprit, depuis son Cœur !

Demandons particulièrement le soutien, recommandons-nous à l’intercession de la petite Thérèse, 
 co-patronne des missions, qui ne lésinait pas de redire chaque jour dans son Carmel cette prière d’offrande :

« Mon Dieu, je vous offre toutes les actions que je vais faire aujourdhui,
dans les intentions et pour la gloire du Cœur Sacré de Jésus ;
je veux sanctifier les battements de mon cœur, mes pensées et mes œuvres les plus simples
en les unissant à ses mérites infinis, et réparer mes fautes en les jetant dans la fournaise de son Amour miséricordieux. Ô mon Dieu ! je vous demande pour moi et pour ceux qui me sont chers la grâce d
accomplir parfaitement votre sainte volonté, daccepter pour votre Amour les joies et les peines de cette vie passagère
afin que nous soyons un jour réunis dans les Cieux pendant toute l’éternité. Ainsi soit-il »
https://www.therese-de-lisieux.catholique.fr/therese/sa-spiritualite/ses-ecrits/prieres-de-sainte-therese-de-lisieux/acte-offrande/

P Xavier Jahan sj, Paray le Monial, décembre 2020.

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